À vos paniers, c'est le moment de faire une récolte automnale, une fois, que vous vous êtes assurés de l'identification du fruitier sauvage (attention, aux confusions !). Parfois, dans un ancien verger ou au détour d'une lisière, on découvre des fruits oubliés devenus sauvageons. Une belle occasion de se régaler et de profiter de leurs richesses en vitamine C et antioxydant. Cenelles, cornouilles, cormes, baies de sureau noir, épines-vinettes, prunelliers et nèfles donnent des saveurs bien particulières aux confitures et compotes en tous genres.
Au détour d'une haie, un arbrisseau épineux, une aubépine ou un cenellier (Crataegus monogyna) se couvre de fruits rouges, les cenelles. Elles sont farineuses et parfumées. Après de nombreux passages au moulin, on obtient une purée de fruits à utiliser pour des biscuits.
Par endroits, le cornouiller mâle (Cornus mas) se couvre de drupes rouges qui ressemblent à une olive. Avez-vous déjà gouté les surprenantes cornouilles ? Si on les ramasse trop tôt, elles sont astringentes. Puis une fois arrivé à maturité, elles sont bien acidulées, moles et sucrées. Elles sont prêtes à l'emploi pour une lactofermentation ou une confiture.
Ne le confondez pas avec le cornouiller sanguin, si commun en lisière de bois, dont les fruits sont noirs, sphériques et plus petits. Ils renferment une pulpe verte et grasse ..., mais se révèlent malheureusement amers, purgatives et plus ou moins toxiques. (F. Couplan)
Les fruits allongés de l'épine-vinette (Berberis vulgaris) se ramassent bien rouge. Ils sont riches en vitamine C et en antioxydant. Ils donnent de délicieuses confitures et des fruits secs pour les tisanes. De plus, ils parfument agréablement un vinaigre de cidre, ainsi que ses feuilles acidulées.
Le cormier (Sorbus domestica) qui se fait rare dans nos haies et en bord de champ, est un bel arbre, remarquable pour sa longévité, son bois et ses fruits Ses fruits comestibles ont été quasiment oubliés ce qui est bien dommage ! Les cormes ressemblent à des poires en miniature et leurs saveurs est proches de la nèfle. Elles se ramassent blettes "quand elles sont devenues marrons à l'extérieur et molle au toucher, mais que la pulpe est encore jaune, c'est le moment de les manger" (Arnould Nazarian).
"Je ne mange pas la peau, car le fruit a trainé par terre, je fends la peau pour aspirer la pulpe intérieure. Et je garde les pépins pour les semer à un endroit qui pourrait favoriser un futur arbre..."(Arnould Nazarian)
Le sorbier qu'on qualifie de "domestique" est, dans nos régions, l'arbre fruitier resté le plus proche de l'espèce spontanée. (P. Lieutaghi)
Bibliographie :
Moinet E. (2009) : Le traite du Cormier. Éditions Société d'Étude et de Protection de l'Environnement Nord et Est Sarthe
Couplan F. (2016) : Fruits sauvages d'automne. Lettre d'informations numéro 26. www.couplan.com
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